Halt And Catch Fire S01E01 : le début d’une nouvelle ère

Posté le 30 mai 2014 par

Halt and Catch Fire pourrait bien être le successeur attendu de Mad Men sur AMC. Le premier épisode est en tout cas une franche réussite.

Halt and Catch Fire (HCF) est une commande sur les anciens ordinateurs qui permettait de couper leurs fonctions. Il était impossible pour l’utilisateur d’en reprendre le contrôle. Comme nous l’explique un petit texte au début de l’épisode, il s’opère une lutte dans les entrailles de l’ordinateur pour le pouvoir. Le récit nous embarque dans le monde de l’informatique des années 80, une époque où tout était encore à faire dans un secteur en plein essor. On suit Joe MacMillan (Lee Pace), brillant et charismatique qui embarque Gordon Clark (Scoot McNairy) dans un projet d’une envergure folle.

De gauche à droite : Gordon (Scoot McNairy), Cameron (MacKenzie Davis) et Joe (Lee Pace)

De gauche à droite : Gordon (Scoot McNairy), Cameron (MacKenzie Davis) et Joe (Lee Pace)

La caractérisation des personnages est parfaite, la réalisation soignée, et les acteurs au diapason, mais c’est autre chose qui fascine dans Halt and Catch Fire. Il y a une atmosphère fiévreuse, une énergie galvanisante qui se dégage de ce premier épisode, l’impression que tout est possible, que tout reste à faire. L’histoire est en marche. La même façon de faire monter la pression, le même côté jouissif des intrigues, HCF partage beaucoup de points communs avec Mad Men.

On retrouve le gout de la série de Weiner pour les personnages torturés et magnétiques. Joe MacMillan est clairement le nouveau Don Draper. Charismatique à souhait, sûr de lui en apparence il cache un passé douloureux qui sera à n’en pas douter dévoilé au fur et à mesure. Gordon Clark incarne le Peggy de HCF, brillant, mais étouffé par le système, il entretient avec MacMillan une relation entre fascination et répulsion. Les scènes entre les deux hommes sont excellentes, montrant que chacun a désormais besoin de l’autre pour avancer.

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Les personnages de HCF ne sont pas tous sympathiques d’emblée et l’univers dans lequel ils évoluent apparait souvent obscur pour les non-initiés. Mais comme pour Mad Men ou Rubicon, il n’est pas obligatoire de saisir absolument toutes les subtilités du métier pour être hypnotisé par ce qu’il se déroule à l’écran. Bien aidé par une bande-son magnétique, l’épisode passe à une vitesse folle, nous laissant dans l’expectative de la suite. Comme le titre nous l’indique, les personnages de HCF sont en lutte pour le pouvoir, dans une période charnière pour l’informatique. Dans l’effervescence, les brevets sont ignorés et l’espionnage industriel est légion. En résulte une ambiance électrique où chacun se bat pour l’évolution de sa carrière et de la technologie.

La programmation d’AMC est très cohérente. Au-delà de Mad Men et Rubicon auxquelles HCF fait référence, on y aperçoit également une démarche identique à celle d’Hell On Wheels brillant western sur les fondements du chemin de fer aux usa. Elle retourne à la base, pour montrer que derrière chaque évolution se cachent des coups de génie, mais aussi des coups bas. L’avidité est le principal moteur de chaque avancée et HCF nous le rappelle superbement lors de cet épisode introductif.

Halt and Catch Fire parle du passé, mais c’est bien de la future ligne d’AMC dont il est question. Au-delà de la locomotive The Walking Dead, il va bien falloir assurer la descendance des dramas de prestige que sont Mad Men et Breaking Bad. Si les audiences suivent, HCF pourrait bien être de cette trempe.

Jérémy Coifman.

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2 commentaires pour “Halt And Catch Fire S01E01 : le début d’une nouvelle ère”

  1. […] de cet été, Halt and catch fire ressemble fortement à un Mad Men dans les 80′s. Même personnage principal torturé et […]

  2. […] de qualité, notamment les pépites The Leftovers, qui écrase tout par sa puissance tragique, Halt And Catch Fire, électrisante et percutante,  la sympathique série B The Strain sur FX, qui donne une vision […]

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