Après un peu plus d’un mois d’interruption, il était temps de revenir aux affaires sur Time Of The Season. Voilà chose faite !
J’en ai vu des choses pendant ce mois d’interruption, surtout à mon retour du Festival de Vesoul que j’ai couvert pour les coupains d’Eastasia.fr. J’ai repris mon rythme infernal, rattrapant épisode après épisode mon colossal retard. Car quand on suit des séries à la pelle, il suffit de quelques semaines pour être bien dans la mouise ! Je me présentais avec mes trentaines d’épisodes de séries à regarder, et je dois dire que pour la plupart, j’ai été un peu déçu. C’est peut-être parce que j’ai commencé par rattraper mon retard sur les séries de grands networks…
Pour cet article de reprise, on va discuter un petit peu de ce que j’ai vu, pendant ces deux, trois jours de rattrapage :
About a Boy Saison 2 (en cours) :
About a Boy est depuis maintenant une saison et demie une série très attachante, reposant plus sur une fantaisie certaine que sur des effets comiques ultras appuyés. J’en parlais d’ailleurs dans un article lorsque je démarrais le blog. Dans cette saison 2 qui sera surement la dernière, le show est arrivé au bout de ce qu’elle pouvait produire et se révèle vraiment très limité. Ne sachant plus vraiment s’il fallait développer la relation de Will et de son jeune ami, ou s’il fallait approfondir le personnage de Fiona, qui a beaucoup plus de potentiel comique. En résulte un entre-deux assez chiche en drôlerie, et une introduction d’un nouveau personnage (le petit ami prof de Fiona) réussie, mais qui ne parvient pas toujours à s’intégrer dans l’ensemble. Pire, il relègue le sidekick de Will, Andy au rang de faire-valoir, alors qu’il est clairement le personnage avec le plus de potentiel. À chaque apparition, cet homme au foyer désespéré apporte son spleen clownesque et sa maladresse. Hélas cela ne suffit pas et il est maintenant temps, malgré le capital sympathie certain, qu’About a Boy s’arrête là. Avec le recul, j’aurais vraiment préféré que ce soit Growing Up Fisher avec JK Simmons qui soit renouvelée l’an passé…
Fresh Off The Boat saison 1 ( En cours) :
Fresh Off The Boat est la nouvelle comédie de la chaine ABC et qui vient se fondre avec brio dans la programmation maline et cohérente de la chaine. Après The Middle qui parle de la famille blanche du Midwest, The Goldbergs de la famille juive, de Cristela des Latinos et Blackish qui a pour centre une famille afro-américaine, Fresh Off The Boat raconte le quotidien d’une famille chinoise dans l’Amérique des années 90. En plus d’être plus que légitime dans la grille des programmes, Fresh Off The Boat apporte une présence asiatique encore plus rare que les autres minorités aux États-Unis. Dans le fond, c’est un peu la même recette, un homme raconte son enfance au public en présentant une famille peu orthodoxe. On retrouve la patte The Goldbergs, entre comédie familiale et madeleine de Proust pour toute une génération. La série cherche encore ses marques, notamment lorsqu’il s’agit de présenter ceux qui gravitent autour de la famille Huang, mais on retrouve déjà une écriture vive et pleine de dérision et une bande son hip-hop qui donne envie de remettre des Reebok Pump et un T-shirt Wu Tang Clan. Comme Blackish, Fresh Off The Boat questionne sur le racisme, l’intégration et la préservation de sa culture. Mention spéciale à Constance Wu, jouant la matriarche classique de la sitcom américaine, entre la mère de Malcolm et Marge Simpson.
Grey’s Anatomy saison 11 (en cours) :
Oui, je suis toujours au rendez-vous, semaine après semaine, année après année, et je dois dire que malgré les répétitions, les rebondissements souvent discutables, je suis assez admiratif de voir une série de la sorte continuer à raconter des histoires comme cela après autant de temps passé à l’antenne. Même dans les plus mauvais épisodes, il y a toujours quelque chose à retirer des 43 minutes que l’on vient de passer au Seattle Grace Hospital. On y retrouve toujours un cast ultra diversifié, on aborde souvent des thèmes qu’ils soient politiques ou sociaux qui questionnent dans le bon sens. Dernier exemple en date, le transgendérisme. Comme Transparent, Grey’s met un des personnages secondaires face à de douloureuses questions sur un des membres de sa famille. Grey’s Anatomy reste regardable pour ses prises de position et pour ses acteurs qui sont toujours aussi impliqués, ce qui n’est pas vraiment évident. Ce n’est pas une grande série, c’est un soap souvent écrit à la truelle, mais je suis admiratif du travail et de l’efficacité. Il fallait que ce soit dit.
How To Get Away With Murder Saison 1 (En Cours):
J’en parlais ici, et HTGAWM confirme qu’elle est un soap redoutable et addictif qui ne perd pas de temps et va droit au but. Proposant un rythme plus que soutenu, ne semblant pas en garder sous le coude en terme d’avancement des intrigues, elle donne souvent l’impression de trop donner. Son outrance et sa générosité sont autant des qualités que des défauts. D’une part parce qu’on ne sait vraiment pas comment ils pourront continuer une saison 2 sur ce rythme, mais aussi parce parfois, cela fait ressembler la série à un objet boursouflé une sorte de monstre beuglant son désir d’exploser, tout à fait à l’image de son personnage principal. Viola Davis franchit peu à peu la fine ligne entre performance et cabotinage tant on l’observe toujours les larmes aux yeux, prête à sauter à la gorge de tout le monde ou de crier son mal-être. Cette exubérance est un peu la limite de la série. Du Soap addictif, on passe parfois à la série racoleuse et vulgaire, avec sa mise en scène choc et toc, voulant singer Damages, mais qui finalement est plus proche de Fastlane (pour les connaisseurs!)…
The Odd Couple saison 1 (en cours) :
Le voici l’énième retour de Matthew Perry, ex Chandler qui se cherche un nouveau hit depuis la fin de Friends. Après plusieurs essais infructueux, mais parfois réussis (Studio 60 on The Sunset Strip ou Go On), il semblerait qu’il va renouer avec le succès avec sa pire série (oui, même Mr. Sunshine était plus cool). The Odd Couple est une adaptation d’une pièce de 1965 déjà adapté en film, mais aussi en série en 70. On fait du neuf avec du vieux, comme d’habitude, et cette multi cam au vu de son premier épisode sent un peu le rance. Même s’il est difficile de juger une comédie à son premier épisode, The Odd Couple multiplie les punchlines qu’on ne devrait plus voir depuis bien longtemps. Entre quelques blagues misogynes ou homophobes, la sitcom joue sur le classique terrain de l’amitié entre deux hommes que tout oppose. Matthew Perry fait du Matthew Perry, et Thomas Lennon, très drôle au demeurant, joue un personnage entre Sheldon et Monk. Les seconds rôles ne sont pour l’instant pas du tout exploités, ni même bien introduits (je pense aux excellents Wendell Pierce et Yvette Nicole Brown) et les situations sont trop éculées pour qu’on y prête vraiment attention. La série a très bien démarré dans les audiences, mais gageons que le public déserte vite leur écran…
Bon je n’ai pas vu que des bonnes séries, mais ça fait aussi du bien ! Demain je parlerai de Better Call Saul, qui s’avère être une très bonne surprise, et un prolongement intéressant de l’univers Breaking Bad.
Jérémy Coifman.