Coup d’oeil sur les séries estivales d’HBO

Posté le 24 juin 2015 par

Rapide retour sur les premiers épisodes de True Detective, Ballers et The Brink diffusés lundi sur OCS

Ils étaient attendus, les voilà, les premiers épisodes des séries estivales d’HBO. J’en parlerai ici très rapidement avant un retour critique en fin de saison pour faire le bilan.

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True Detective Saison 2 :

 

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© 2015 Home Box Office, Inc. All Rights Reserved. HBO® and all related programs are the property of Home Box Office, Inc.

Cette saison de la série de Nic Pizzolatto semble obtenir un buzz inverse de la précédente. Quand on louait la langueur et le casting de la saison 1, on raille quelque peu la seconde. Pourtant ce premier épisode  pose les bases de l’intrigue avec un talent indéniable, nous plongeant dans un univers moins poisseux, mais tout aussi sordide et noir. Le casting  emmené par Colin Farrell, Rachel McAdams, Taylor Kitsch et Vince Vaughn impressionne et la réalisation de Justin Lin n’a pour l’instant rien à envier à celle de Fukunaga, tout en lui restant assez fidèle. Le bayou a laissé sa place à la ville grise et morne, pourtant le côté tentaculaire et viscéral est toujours présent. Les personnages sont tous attirés vers les ténèbres, ont tous quelque chose à cacher. Il y a un côté profondément organique qui se dégage de ce premier épisode, on ressent les blessures. La série semble partir sur une base moins métaphysique, plus terre à terre, lorgnant du côté du polar urbain sec et nerveux, dans lequel les personnages ne sont jamais à leur place, frustrés, traumatisés. Pourtant, plusieurs éléments indiquent que le showrunner ne lâche pas vraiment sa base mystique et la série semble finalement quand on y regarde de plus près se diriger vers la tragédie métaphysique. L’épisode se nomme The Western Book Of Dead, en référence peut-être au livre des morts Tibétain ou Égyptien. Au contraire des deux précités qui sont là pour guider vers la lumière, le livre des morts de True Detective serait plutôt l’inverse, une sorte de mode d’emploi pour embrasser l’abysse. Au delà de ce titre on peut aussi déceler toute une réflexion sur le karma. De la phrase d’accroche de la saison  » We Get The World We Deserve », à la scène de Colin Farrell qui vient venger son fils auprès d’un enfant de douze ans ou au viol initial de sa femme, on sent que le destin des personnages est intimement lié à leurs actions passées. On a envie d’en voir plus, mais cette première plongée en eaux troubles fascine déjà. Et un petit coup de coeur pour la richesse du casting, hors star, avec les géniaux David Morse (Treme) Timothy V. Murphy (Sons of Anarchy) et W. Earl Brown (Deadwood)

Ballers Saison 1:

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On pense à Entourage évidemment pour les paillettes mais aussi à Jerry Maguire pour la description de l’après célébrité dans le sport, en tout cas Ballers avec Dwayne Johnson dont le pilot est réalisé par Peter Berg a un capital sympathie énorme. Son interprète principal y fait beaucoup, mais on s’attache assez rapidement à cet univers chaleureux et bling bling de façade où la mélancolie et la peur de l’échec viennent poindre. On est en terrain très balisé, et il n’y a rien dans ce pilot qu’on n’ait pas vu ailleurs, mais on en redemande. La série a clairement beaucoup de potentiel si elle exploite plus son côté dépressif, plutôt que l’aspect série de pote à la Entourage. L’ambiance chaleureuse de Miami est parfaite pour une série estivale, un petit coup de coeur, j’aime quand HBO ne veut pas à tout prix faire de la « grande » série, juste un objet pertinent, attachant et bien mené.

The Brink Saison 1 :

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© 2015 Home Box Office, Inc. All Rights Reserved. HBO® and all related programs are the property of Home Box Office, Inc.

Il y a forcément un peu de déception dans ce pilot, parce qu’on aurait envie avec ce sujet et ce casting que ça décolle immédiatement. C’est assez bien écrit, parfois très drôle, mais il manque clairement à The Brink quelque chose dans ce premier épisode. Quand dans la satire politique, on a Veep sur la même chaîne, difficile de soutenir tout de suite la comparaison. Dans ce premier épisode, Tim Robbins fait le show. Dans le rôle d’un politicien déviant sexuellement, alcoolique et incompétent, il éclipse un peu tout le monde, y compris l’intrigue générale, qui a énormément de mal à se lancer. On observe ça et là quelques facilités dans la satire, mais on sent que The Brink peut devenir une série formidable, justement par son casting et son sens de la répartie. Jack Black plus sobre que d’habitude pour l’instant peut faire des merveilles s’il reste sur ce registre.

Jérémy Coifman.

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Un commentaire pour “Coup d’oeil sur les séries estivales d’HBO”

  1. Perso,

    TD Saison 2, trés sympa…mais des fois les perso sont un peux « forcer », le coté sombre ect (et ils garde leur boulot…des mec aussi dépressif)!!!

    J’espère que ca va vite décoller, mais bien sympa.

    Ballers, pas accrocher…mis a part pour Jonhson…le reste ne me plait pas tellement, faut en voir plus.

    The Brink, j’ai carrément accrocher et YEP Robbins est juste EXCELLENT.

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