Galavant saison 2 : La mort en chantant

Posté le 16 février 2016 par

Galavant avait marqué les esprits la saison passée, avec ses airs entêtants, son univers méta et son humour référentiel. Mais la seconde fournée se révèle encore plus belle, punk, hantée par cette idée de mourir avec panache, de tout tenter, de tout dire.

Dan Fogelman avait déjà cette idée en tête lors de la seconde saison de The Neighbors, géniale sitcom qui n’avait pas eu la chance de revenir pour une troisième saison, mais qui était partie la tête haute, consciente de son sort.

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Alan Menken et Glenn Slater toujours présents aux chansons, l’histoire reprend là où elle s’est arrêtée. Dès l’ouverture et sa truculente chanson, toute la saison est là : le renouvellement du show est une anomalie, la survie de ses personnages un miracle, leur temps est compté. Entre l’angoisse, la vraie mélancolie de voir son projet mourir et le sens de la dérision, les aventures de Galavant continuent pour le meilleur. L’histoire n’est qu’un prétexte, Fogelman s’investit totalement dans l’idée de mort programmée, d’inversion de pouvoir, de révolte punk, le No Future irradie l’écran, les chansons, le regard des personnages, le moindre gag.

Fogelman multiplie les digressions métas, saborde certaines intrigues en montrant les facilités de l’écriture (la géniale forêt des coïncidences), mais surtout arrive à mener son histoire à terme tout en faisant la révolution. C’est à la fois très intelligent, direct et subtile, et totalement hilarant. Rares sont les séries qui font de leur annulation l’intrigue principale. Galavant réussit cet exploit avec brio. Les personnages, instruments de la rage espiègle de Fogelman, se battent pour que leur monde subsiste, luttent contre les puissants pour que la fête ne s’arrête jamais.

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Timothy-Omundson

Chaque intrigue ou presque revêt un caractère méta très appuyé. On y parle mariage forcé pour parler des relations entre ABC et la série, mais aussi de la mort et de la résurrection du personnage principal pour illustrer le miracle du renouvellement et la peur d’une prochaine mort. La saison est teintée d’amertume, de regret, on espère comme le roi déchu (magnifique Timothy Omundson) que le petit lézard va se transformer en dragon. Le showrunner veut y croire.

On rit à gorge déployée devant tant d’audace. Galavant était déjà une série atypique, méta et courageuse, elle évolue logiquement dans cette même direction, mais de façon beaucoup plus radicale. Sans tomber dans l’aigreur, le showrunner se moque, et pas seulement des autres, chante que sa série va mourir, mais que tant qu’il y a signe de vie il faut continuer de lutter, d’être soi-même. On sent même un peu d’espoir sur la fin, comme si, au fond, il n’avait pas tout à fait renoncé. Le lézard se révèle bien être un dragon, les portes se referment, mais certaines restent entrouvertes. On chante à nouveau que c’est terminé, mais qu’un miracle peut encore arriver.

Si les puissants gagnent encore, si les intérêts économiques reprennent leur droit, on aura au moins vu deux saisons défier les lois, les conventions, réfléchir sur la notion même de leur existence. Sans perdre sa personnalité, sans essayer de plaire pour exister. Si Galavant meurt, ce sera en chantant.

Jérémy Coifman.

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Un commentaire pour “Galavant saison 2 : La mort en chantant”

  1. Ravi de vous voir parler ainsi de Galavant !

    La première saison avait été inégale, bancale, mais pleine d’un charme et d’un humour qui ne pouvait que la rendre chère à tout amateur de comédie musicale, d’autant qu’elle semblait effectivement condamnée à une seule saison.

    Quelle miracle donc que cette 2e saison (je refuse de parler de seconde saison, espérant encore très fort qu’elle puisse survivre une nouvelle fois !), quel bonheur, cette fois-ci de bout en bout, avec des personnages qui ont gagné en chair, qui ont gagné notre coeur (mention effectivement toute spéciale pour Timothy Omundson !!!), qu’on retrouve avec un plaisir non feint, et qui nous font rire et sourire.
    Cerise sur la gâteau, les chansons de cette 2e saison sont quasiment toute excellentes et entêtantes. Je continue d’ailleurs de fredonner, plusieurs semaine après, celle du 9e, « It’s a good day to die ».

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