Billet d’humeur sur la série The Walking Dead…
J’aurais tellement voulu aimer The Walking Dead.
Je me demande encore pourquoi la fiction tirée du Comic Book de Robert Kirkman et Charlie Adlard jouit d’un succès si grand. Oui j’aurais tellement voulu aimer la série, moi qui aime me plonger dans la bande dessinée, malgré son côté souvent redondant. Pourtant depuis les premiers épisodes et en dépit de la présence de Frank Darabont en saison 1, rien ne fonctionne vraiment. Elle repose déjà sur des bases peu solides et une production chaotique. Les premiers zombies avides de chair fraiche s’activent d’abord en coulisse. Avec le succès vient l’appétit, et l’on divise maintenant les saisons en deux, uniquement pour être présent à l’antenne plus longtemps. J’aurais pu encore aimer The Walking Dead, si la démarche mercantile s’appuyait sur de véritables fondations. Ici, tout sent le rance.
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Le casting, étape déterminante pour la réussite d’une série, reste un des plus grands ratages de cette décennie. Aucun comédien ne se révèle bon pour le rôle. Pas qu’ils soient mauvais, loin de là, on les a déjà vus exceller ailleurs. L’alchimie est absente, la direction d’acteur complètement à côté de la plaque. Pire, elle arrive à transformer en zombie des interprètes qu’on a adorés dans d’autres fictions. Notamment Lawrence Gilliard Jr (Bob Stookey) et Chad L. Coleman (Tyreese) qui jouaient dans The Wire. Sans parler d’Andrew Lincoln, interprète principal, qui provoque l’hilarité quand il retranscrit la tristesse. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir les nombreux « memes » sur internet pour se rendre compte que ses performances deviennent cultes.
Quatre saisons de The Walking Dead, quatre showrunners différents et bien sûr aucune cohérence dans l’écriture. Les scénaristes qui se succèdent ne trouvent pas la bonne formule, ne sachant pas s’il faut emboîter le pas aux comics ou explorer d’autres voies. Ils choisissent… de ne pas choisir, suivant un axe de la BD pour l’emmener autre part et y revenir quand le manque d’inspiration se fait sentir. En résulte une impression d’improvisation constante, même pour quelqu’un qui n’a pas lu l’œuvre originale. Cela aurait pu n’être qu’une broutille, si au moins ils avaient pu saisir l’essence de The Walking Dead. Le désespoir n’est pas tangible. Au lieu de ça, on a le droit à une errance mollassonne, écrite à la truelle, et incapable de délivrer la moindre tension. On ne sent qu’à de très rares moments, ce cycle sans fin de la violence qui étouffe les protagonistes.
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La série ne s’appuie pratiquement que sur les zombies, qui n’ont rien d’allégorique comme chez Romero. Ils servent uniquement de chair à canon, contentant des millions de personnes fans de tripaille. En plus d’être racoleuses et complètement gratuites, ces scènes avec les morts deviennent systématiques, masquant le vide du scénario par des têtes coupées et des yeux crevés. Quand le monstre n’est qu’accessoire, il n’a rien d’intéressant. Malgré les atrocités, on édulcore les situations, toute la violence psychologique s’évanouit. Les scénaristes préfèrent les gerbes de sang en images de synthèse, plutôt que l’insoutenable condition de leurs personnages.
The Walking Dead ne dit finalement rien et ce n’est pas dans la réalisation qu’on trouve un quelconque intérêt. Mis à part le pilot de Frank Darabont, très cinématographique et élégant, amer et pertinent, la mise en scène se révèle d’une platitude confondante. Il y a certes des petits sursauts d’orgueil. La série veut prouver qu’elle n’usurpe pas son statut de « numéro 1, tout networks confondus », et tente parfois des effets de mise en scène pour entretenir l’illusion d’un changement. C’est dans cet aspect que réside la force de la série : pousser le coup d’accélérateur, rien qu’un peu, pour susciter l’attente…
J’aurais tellement voulu aimer The Walking Dead.
Jérémy Coifman.
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Mon sentiment est le même. J’adore la bd mais je n’arrive pas à aimer la série, ce n’est pas faute d’essayer.
La saison de la prison traîne en longueur et n’a plus de scénario, j’ai donc laissé tomber à ce moment là.
on est d’accord! la bd est tellement mieux écrite tout simplement.
[…] qui mérite vraiment le succès phénoménal qu’elle obtient. Comme je le disais dans mon article de la saison 4, j’ai toujours voulu aimer The Walking Dead, car j’aime cette idée […]
[…] Quand elle a débuté, je n’étais pas particulièrement enthousiaste avec la série (cet article le prouve bien). Mais comme je le dis maintenant depuis 7 semaines, les choses ont changé […]