Voici venu le temps du mid-season finale que tout le monde attend et redoute. D’une part parce qu’il laissera dans l’expectative de la suite, mais aussi parce qu’il est souvent signe de mort ou de grand danger pour un des personnages.
Je commencerai l’article en tirant un petit bilan de cette première partie de saison qui se révèle être la plus réussie depuis le début de la série. Quand elle a débuté, je n’étais pas particulièrement enthousiaste avec la série (cet article le prouve bien). Mais comme je le dis maintenant depuis 7 semaines, les choses ont changé dans The Walking Dead, et on a la sensation qu’elle est arrivée à maturité, même dans les moments les moins réussis, et il y en a encore beaucoup.
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Même dans ses maladresses, notamment la fin de l’épisode précédent, je ne suis pas aussi outré que j’aurais pu l’être dans les précédentes saisons. Peut-être qu’enfin, The Walking Dead a su gagner ma sympathie, ce qui généralement, me permet d’être un peu plus indulgent. Mais au-delà des petites fautes de gout, force est de reconnaitre que la série a progressé dans tous les compartiments : l’écriture est à la fois plus profonde, plus directe et moins à côté de la plaque, l’interprétation est enfin acceptable et la mise en scène n’est plus d’une platitude toute soapesque. Attention, elle ne s’est pas transformée en grande série du jour au lendemain. Pour prendre des exemples de fictions de la même chaine (AMC), elle ne sera jamais Breaking Bad ou Mad Men, ni même Rubicon ou Hell on Wheels, mais elle a trouvé sa voie. Elle est une sorte de série B horrifique alternant entre l’action et le contemplatif. Cela fait beaucoup de bien de voir une série qui assume son statut, sans vouloir jouer dans un haut de gamme qui ne lui sied guère… Et il y en a beaucoup dans ce cas là (coucou les séries Starz).
Alors il est tôt un lundi matin, il est 06h47 pour être précis, et me voilà en train d’écrire une review de l’épisode du jour. Il fut un temps ou je ne regardais même pas les épisodes le jour même, où je n’avais même pas envie de commencer une saison. Voilà finalement ce que je demande à The Walking Dead, qu’elle m’enthousiasme. Vous savez, contrairement à beaucoup sur la toile et notamment sur Twitter, ça ne m’amuse pas vraiment de démolir des séries télés, je les aime ! alors ça me fait du bien de voir une série redresser la barre, et c’est assez rare de le faire au bout de cinq saisons. Bon je m’égare, faudrait quand meme que je parle de l’épisode du jour. Préparez-vous, ça frappe fort.
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SPOILERS À PARTIR DE CE POINT ( Don’t Open, Dead Inside,)
Début très violent, Bob qui s’est échappé prend très cher : Rick n’a plus aucune pitié, il le renverse avec sa voiture et l’abat d’une balle dans la tête. Il est bien terminé le temps du Rick geignard générateur automatique de GIF, qui faisait la risée d’internet. Andrew Lincoln livre enfin une performance crédible et nuancée, ça fait du bien. Cette séquence pré-générique donne le ton. L’épisode sera placé sous le signe de l’action et de la « badasserie » ! Les adeptes du « il ne se passe rien » vont être aux anges, dans les dix premières minutes, Rick a fait valdinguer un flic avec sa voiture lui a tiré une balle dans la tête et des zombies ont pris d’assaut l’église où étaient restés Michonne et Carl. La série B bat son plein, et c’est agréable. Les morts de zombies sont imaginatives, les montées de tension déjà bien fortes.
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Le groupe prépare donc l’assaut sur l’hôpital pour délivrer Carol et Beth. Ça cogite dur, ça tergiverse un peu et au jeu du plus malin c’est pour l’instant les flics pris en otage qui ont toujours le dessus. De l’autre côté, Michonne et Carl reçoivent la visite des pompiers losers qui rentre la queue entre les jambes. Content de voir le groupe réunis de nouveau, ce qui, reconnaissons-le, est bien pratique : l’église est perdue et le camion de pompier en état de marche. Tout se met en place pour un déplacement. On voit bien qu’un changement de décorum donne un autre souffle au déroulement. Cela fait du bien de revenir en ville, à Atlanta là où tout a commencé, comme un signe d’une boucle sans espoir. À l’hôpital, la tension monte et les méchants ne sont peut-être pas ceux qu’on croit.
Voilà ! les personnages manquaient d’ambivalence,les situations d’ambiguïté, là on sent que les valeurs du monde on réellement changé. Même si l’écriture est bien insistante sur ce sujet, il était temps que cela soit un tant soit peu traité. Plus personne n’est blanc ou noir ( Ridley Scott approuve ! ), tout le monde a quelque chose à se reprocher, tout le monde a du faire quelque chose d’horrible pour être encore vivant. Que cela fait du bien de ressentir ce passé douloureux ! les personnages ne sont plus des rondins de bois parlants, ce sont enfin des êtres auxquels on s’attache ou qu’on déteste. Ils reçoivent le même traitement que celui du gouverneur jadis, seul personnage un tant soit peu travaillé et intéressant.
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Après 30 minutes, il est temps d’attaquer le gros morceau de l’épisode. L’échange entre les otages commence. La tension est maximale entre les deux camps. On sent que quelque chose va déraper. La mise en scène alterne les champs/contrechamps, les cadrages sont obliques, la musique de Bear McCreary parfaite. Puis vient l’évènement que tout le monde attendait, Beth se prend enfin une bastos. La séquence est excellente, tendue et forte. Le ralenti est utilisé à bon escient, les acteurs sont toujours bons, le montage assure. La fin est très forte et on peut voir Norman Reedus pleurer, ce qui sauvera tous les faiseurs de GIF du monde entier.
Très bon finale qui clôt un chapitre et ouvre vers l’inconnu. La série n’a jamais été aussi bonne.
Jérémy Coifman.