Amazon : Retour sur les nouveaux pilots

Posté le 20 janvier 2015 par

C’est à nouveau la saison des pilots sur Amazon : après le petit bijou Transparent, le public et la critique vont être un petit peu plus exigeant. Classons ces pilots du meilleur au moins bon.

 

 

1 : The Man in the high castle 

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Adaptation du roman de Philip K. Dick, The Man in the High Castle pose des bases passionnantes et s’impose comme le pilot le plus enthousiasmant de cette vague 2015. L’uchronie fonctionne à plein régime, soutenue par une mise en scène élégante, une photographie à tomber et une bande-son lyrique. On croit en cet univers dans lequel les Allemands ont gagné la guerre, on plonge dans un de nos plus grands cauchemars. Encore plus fort, la série brouille déjà les pistes, joue déjà avec les univers, la fiction dans la fiction et cela, tout en finesse, sans forcer, mais en donnant sacrément envie de continuer l’aventure. La mise en abyme s’annonce vertigineuse.  Mon gros coup de coeur.

 

2 : Cocked

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Le drama familial, avec le retour du fils prodigue n’est vraiment pas nouveau, mais ce sont l’enrobage et le background qui font tout le charme de Cocked. Description cocasse d’une famille de marchands d’armes à feu, la série surfe sur un humour décalé de bon aloi et une brochette d’acteur qui semble vraiment prendre du plaisir. Elle a une petite « vibe » Justified avec ses personnages fortes têtes et ses dialogues millimétrés qui font toujours mouche. On assiste déjà à de belles joutes verbales et aux cabotinages de Jason Lee et Brian Dennehy qui sont d’énormes « scene stealers ». J’ai vraiment envie de voir la suite, en espérant que les scénaristes en disent plus sur le business des armes à feu aux États-Unis. La série gagnerait en profondeur à avoir un véritable point de vue politique sur la question. En l’état, c’est une bonne pioche.

 

 

3 : Salem Rogers

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Mark Waters (Mean Girls) aime les personnages un peu « bitchy » comme celui de Salem Rogers ( Leslie Bibb), ancienne gloire du mannequinat, qui sort de « Rehab », mais qui pourrit tout ce qu’elle touche. Elle veut retrouver la gloire, peu importe qui elle doit écraser pour y arriver. La comédie us est friand de ce genre de personnage et je dois dire que moi aussi. Salem Rogers est une comédie réussie, volontairement trash, et qui s’aventurera vers la prise de conscience du personnage principal, si la série est commandée. Le cast est parfait, et le potentiel de ce personnage pour se vautrer dans des situations incroyables est énorme. Salem Rogers est un peu la  Hank Moody (Californication) mannequin , sans le côté romantique.   Ce n’est pas la comédie de l’année, mais elle remplit son office bien mieux que l’autre comédie présentée…

 

4 : Mad Dogs

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Je n’ai pas vu la version Anglaise, mais ce pilot, écrit par Cris Cole (créateur de l’originale) et chapeauté par Shawn Ryan (The Shield) semble reprendre le récit original à la lettre. Même si on peut légitimement s’interroger sur l’utilité d’un tel remake, il faut reconnaitre que l’épisode est efficace, présentant une intrigue accrocheuse tout en offrant un crescendo dans la tension très intéressant. Peu à peu, le paradis se transforme en véritable enfer. La belle villa devient une prison, l’amitié une façade, la violence s’invite (littéralement) à la table des personnages. C’est cette étrangeté qui attire mon attention et l’humour noir qui en découle. C’est soigné, efficace et l’alchimie entre les membres du cast est évidente. Rien que pour la présence du génial, mais maudit Michael Imperioli, j’ai envie de voir la série commandée.

 

5 : Point Of Honor 

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Là on touche au vraiment mauvais, digne des sagas du dimanche après-midi de M6. Une saga qui se veut romanesque, mais qui ne fait que multiplier les clichés les plus risibles sur la période, avec des personnages unidimensionnels et des acteurs qui peinent à les incarner. Il ne reste que les batailles relativement bien filmées pour nous sortir de notre léthargie. On voit ou les scénaristes veulent en venir avec cette histoire de lutte fratricide, de quête de liberté et d’un pays divisé. Mais quand une série commence par un générique aussi ridicule (une sorte de mix entre jag et Nord et sud) et par un monologue d’une bêtise infinie (en gros la jeune fille nous dit qu’avant on vivait au royaume des bisounours, que tout le monde se faisait des câlins, mais que la guerre à tout ruiner!), on se dit que rien ne peut aller. Elle n’a pas l’intelligence, le lyrisme et la beauté qu’elle pense avoir, en gros, c’est un peu The Patriot de Roland Emmerich, en série.

 

 

6 : Down Dog

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Down Dog se voit attribuer la palme de la pire chose vue depuis bien longtemps. C’est simple, je n’ai pas esquissé un sourire de tout l’épisode. L’histoire de ce bellâtre qui veut gérer son club de Yoga est d’une bêtise abyssale, menée par un acteur aussi charismatique qu’une endive. En plus d’être très mal écrite, la série renvoie une image de la femme complètement horrible. C’est simple, elles sont castratrices, hystériques, facilement manipulables, et ne servent finalement pas à grand-chose à part ruiner ta vie et accessoirement assouvir tes petites envies. Non vraiment, Down Dog est une atroce, atroce vilaine petite chose .

 

Jérémy Coifman.

 

 

 

 

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