Lost : Flashes before their eyes

Posté le 26 septembre 2014 par

Retour sur Lost pour fêter les 10 ans avec plusieurs témoignages de fans, de moins fans, de jounalistes ou de blogueurs. Première partie avant la suite en début de semaine prochaine.

Pour moi Lost c’est plus qu’une série, je me souviens de l’été de sa sortie en France, j’avais 14 ans, c’était ma dernière colo et tout le monde en parlait. Moi j’étais réticente à regarder, mais je suis plutôt curieuse alors j’ai tenté. Un soir dans mon salon j’ai lancé le premier épisode, je devais être à 10 minutes quand ma mère est rentrée, j’avais trop peur pour regarder seule alors j’ai remis au début et on a repris ensemble. Lost c’est la série que je regardais en dînant en famille, puis ça a été la première série que j’ai suivi au jour le jour, la première série que j’ai regardé en VO, la seule série que j’ai regardé quand j’étais en prépa et la première série que j’ai vu en live au milieu de la nuit pour le final. Lost m’a fait tenir des conversations pendant des heures avec ma meilleure amie sur des théories plus folles les unes que les autres, m’a fait découvrir les forums et les gens extraordinaires qu’ils renferment… Lost a été là du début de mon adolescence au début de ma vie d’étudiante, cette série fait partie de moi et restera toujours ma série.  

Gigi Agla Pieszecki (Membre Forum Lost Allociné)

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 Je n’étais pas une grande fan de séries. Je me contentais de regarder des UrgencesAlerte à MalibuSunset Beach , K2000 ou autre X files quand j’avais du temps à passer. Puis un soir au cours de l’un de mes énièmes zappages d’émissions, je tombe sur un début d’épisode de catastrophe d’avion qui me scotche sur place. Une série qui paraissait intéressante , avec un bon suspense, divers personnages à aimer ou à détester, un soupçon de mystère et de rebondissement comme je les aime. Puis il y a une cette deuxième partie de saison 3 et son final dantesque et j’ai basculé du côté obscur de la force. Je me suis inscrite sur des forums. Je me suis mise à discuter Lost avec tout un chacun. Je me suis pris la tête avec des inconnus jeunes, vieux, hommes, femmes, ados … Je me suis mis à tirer des plans sur la comète pour les situations à venir. Je me suis réveillée chaque semaine à 2h le matin pour regarder un épisode en direct avant de le revoir quelques heures plus tard avec des sous-titres pour les éventuels détails ratés. J’ai explosé de joie quand un personnage détesté mourrait et j’ai larmoyé quand c’était un de mes personnages préférés. J’ai souri chaque fois que j’entendais ce fameux « whatever happened happened » j’ai écouté en boucle les musiques de Michael Giacchino, souvent avec deux ruisseaux de larmes sur mes joues. J’ai essayé d’expliquer en long et en large le paradoxe de la poule et de l’œuf. J’ai essayé d’expliquer que la saison 1 n’était pas la meilleure, mais juste une introduction. J’ai essayé d’expliquer que le final de la saison 6 n’était pas une vaste fumisterie oh non , loin de la même. Je me suis mise à pleurer comme une madeleine quand j’ai compris que c’était vraiment la fin. Je me suis mise à sourire quand j’ai compris que c’était vraiment la fin. Ce n’était pas la mieux écrite, ce n’était pas la mieux travaillée, ce n’était pas la meilleure des séries, mais c’était et ça reste sans conteste la série de mon cœur. Celle qui m’a fait rigoler, m’émerveiller, enrager, grincer des dents, hurler, pleurer, sangloter, sourire, pleurer encore et sourire encore. C’est surtout celle qui m’a donné envie d’en voir plus, d’en connaitre plus, d’en découvrir plus. Lost restera mon degré zéro, mon point de référence. Une série sera pire que Lost ou meilleure que Lost, mais jamais hors de mon référentiel Lost. Et si je devais résumer mon ressenti pour Lost en une seule phrase, je dirais « On n’oublie jamais son premier amour » et tout serait dit.

Cynthia (Membre Forum Lost allociné)

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2004 : Qui parle de Lost alors que sa diffusion commence aux États-Unis ? Peut-être Jérémy et quelques addicts aux séries qui sentent venir l’événement, mais certainement pas moi. Il faut dire que 10 ans en arrière c’est quasiment la préhistoire de la hype des séries en France. Cela peut sembler étrange à une époque où chaque annonce de pilote est disséquée par tous des mois avant sa diffusion, mais je n’ai absolument aucun souvenir de Lost en 2004.

2005 : Lost est sur toutes les lèvres en France, mais je considère avec mépris, sans en avoir vu une image, la série de l’été de TF1. Pas moyen que je me lance ce truc que mes parents regardent en vacances après Plus belle la vie (dont on attend d’ailleurs encore le dossier anniversaire sur Time Of The Season !!!). Pour moi, les séries, c’est du sérieux : Oz et The Wire – 24 à la rigueur, mais surement pas des feuilletons des networks capables d’un tel consensus. De toute façon, c’est en VF !

2006 : Un peu par hasard, en fin d’année, mon coloc ramène la première saison de Lost en DVD. Un peu par désœuvrement, on finit par se lancer dans le pilot alors que le coffret traine dans l’appart depuis plusieurs semaines. Deux jours plus tard, notre seul but dans la vie est de mettre la main sur la seconde saison, que l’on s’envoie aussi rapidement. Les personnages entrent durablement dans ma vie, alors qu’au fil des épisodes l’efficacité des stéréotypes fait peu à peu place à une complexité et une ambiguïté sans cesse renouvelée, jouant avec nos attentes et les conventions des séries de genres.

2007 : Emule chauffe pendant tout l’été et me permet de suivre pour la première fois en direct la création de J. J. Abrams. C’est la saison 3, celle pendant laquelle, le temps d’un season final grandiose, inventant le flashforward et popularisant le concept maléfique de spoilers par la même occasion, elle devient indépassable, démasquant les fausses idoles du moment, qui ne feront pas illusion bien longtemps (vous vous souvenez de Heroes ou de Prison Break ?). Populaire et conceptuelle, avant-gardiste et ultra-référentielle, mariant inventivité formelle et puissance narrative, Lost semble être l’œuvre totalisante, celle cristallisant le mieux l’amour que l’on peut avoir pour les séries.

2008 : Le grand public a un peu lâché les mystères autour d’une île qui lui semble de plus en plus opaque (pour preuve, plus de prime time sur TF1), mais jamais la série n’a été aussi présente. Pas une soirée sans passer des heures à en parler. Elle semble partout commentée, disséquée, analysée. Chacun a sa théorie sur la signification de l’île, son analyse de ses effets narratifs… et tout le monde semble être monomaniaque de Lost.  À moins que l’année ne fût passée, consciemment ou non, qu’avec des gens fanatisés par Lost

2009 : C’est l’année de la cinquième saison, l’année ultime, dans tous les sens du terme, vécue entre la diffusion US de la série en début d’année, et sa sortie en Blu-Ray, usée jusqu’à la corde en fin d’année. C’est la saison 5, la plus belle, la plus innovante, et la plus mythique, peut-être parce l’on sait que la fin est proche. Que l’année prochaine, rien ne sera plus jamais pareil.

2010 : Chaque jeudi du premier semestre 2010, c’est le même rituel. On se retrouve à 4 fans de la série pour voir l’épisode de la semaine (ou le revoir pour ceux qui n’avaient pas la patience d’attendre 2 jours et des sous-titres), et le commenter. Au fil du temps, une évidence se fait sentir, cette fin qui se construit ne sera pas à la hauteur des rêves de la série parfaite que l’on imaginait l’an passé. 17 épisodes plus tard, quand Jérémy pleure à chaudes larmes à en lire son hommage, je reste pantois devant un final qui arrive à être plus mauvais encore que la saison qui le précède. En cherchant un peu, j’ai retrouvé dans mes mails un avis rédigé à chaud:  « J’attendais la fin pour avoir un avis global sur la saison, mais il n’a fait que confirmer l’impression très mitigé ressentie devant presque tous les épisodes : trop consensuel et larmoyant (comme s’il fallait contenter tous les personnages), reposant sur une erreur de construction (les flashsideways, en plus d’être souvent très médiocres, n’étant qu’ultimement relié aux péripéties de l’ile perdent la force émotionnelle que pouvaient avoir les flashbacks, forward, et voyage dans le temps, qui répondais toujours aux événements de l’île), et délivrant surtout une morale neu neu (« même au-delà de la mort, les amis et les relations humaines, c’est le plus important » : en tant que nietzschéen convaincu, je me suis senti un peu mal…). » La seconde vision de la saison ne fait que confirmer les impasses et les fausses pistes empruntées lors de cette dernière année, même si la personne avec qui je regarde pour la seconde fois la saison 6 pleure également lors de l’adieu final. Décidément, les larmes ne sont pas pour moi.

2011 : J’ai oublié le final, je me dis que Lost est quand même la plus grande série contemporaine, malgré cette fin.

2012 : Lost devient un souvenir lointain, cité parmi mes séries préférées, avec Oz, Seinfeld et Miami Vice, mais plus par habitude que par conviction.

2013 : Dans This is 40 de Judd Apatow, il y a cette discussion entre le personnage de Paul Rudd et sa fille, qui lui reproche de regarder Mad men, cette série ou il ne se passe rien avec des hommes qui  boivent sans cesse du Whisky en fumant, et de ne pas la laisser regarder Lost tranquille, alors qu’elle est en communion empathique avec les personnages. Elle aussi est bouleversée par le final et pleure à chaude larme. Je ne peux m’empêcher d’être du côté de Mad Men et de son stoïcisme émotionnel. Voilà une série parfaite ! Lost, avec son sentimentaliste éhonté, était un peu surestimée quand même…

2014 : J’essaie de montrer Lost à ma copine, qui veut lâcher l’affaire au bout du pilote, j’insiste alors pour voir les épisodes sur Desmond, lui assurant que ce sont les plus beaux, les plus intelligents. Elle n’aime pas, trouve le tout trop stéréotypé, manquant de la finesse des séries contemporaines. De mon côté, je retiens mes larmes, l’émotion ressentie quelques années auparavant refait surface, intacte, et je me rappelle que j’ai aimé Lost plus que tout. Au final, les larmes seront bien venues, avec 4 ans de retard.

Victor Lopez (Journaliste, rédacteur en chef, Eastasia.fr)

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Lost aura été ma première série. Âgé de 13 ans lors de la première saison, elle aura été mon pont d’entrée vers tout un univers d’histoires et de personnages au petit écran. Lost est entrée dans ma vie au moment où je quittais les littératures jeunesse pour me diriger vers des récits plus tordus et fouillant la profondeur du coeur humain et les personnages de Lost restent en esprit bien longtemps après la fin des épisodes. L’exploitation de leur vie par les flashbacks résonnant avec leur nouvelle vie sur l’île nous aura gratifié d’une galerie d’hommes et de femmes vibrants et intenses et, peut-être plus que toutes ses frustrations, ce sont eux qui auront fait et font toujours la force de Lost.

Aman Senna (Membre du forum allociné Lost)

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CYNTHIA WATROS (OBSCURED), DANIEL DAE KIM, ELIZABETH MITCHELL, JOSH HOLLOWAY, IAN SOMERHALDER

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