Revoilà Game Of Thrones pour un épisode 8 offrant un joli climax et qui laisse un suspense insoutenable pour la fin de saison. Ce chapitre révèle à la fois toutes les failles et les grandes qualités de la série.

Attention ! Spoilers !

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La partie d’échecs progresse à n’en pas douter. Mais force est de constater que cela ronronne beaucoup. Game Of Thrones propose un beau spectacle, soigné et bien écrit, respectant la narration éclatée des romans et les focalisations multiples. Mais il manque un semblant de vie dans ces tableaux qui apparaissent de plus en plus figés et pompeux.

Cet épisode cristallise donc tous les aspects que l’on aime et que l’on déteste dans la série de Benioff et Weiss. Il y a d’abord tout ce qui se passe en périphérie, avec Jon Snow au nord et Daenerys toujours en quête de pouvoir, répétitif et ralentissant le rythme de l’ensemble. On sait que ces storylines auront leur importance pour la suite, mais en l’état, elles permettent uniquement de meubler, en attendant ce qui compte véritablement dans cette saison 4.

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Le limier (Rory McCann) et Arya Stark (Maisie Williams)

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Tyrion Lannister est LA star du show. Lui, l’opprimé, le fils rejeté d’une famille tyrannique. Lui qui nous a offert l’un des moments les plus étourdissants de l’année avec ce monologue du procès et qui est définitivement rentré au panthéon des personnages de séries. L’intrigue de Port-Réal prend toute la place, elle est la seule qui captive véritablement. Ce n’est que durant le dernier quart de l’épisode que l’on connaîtra l’issue du combat opposant Oberyn Martell et Ser Gregor, et donc le sort de Tyrion.

Pendant les 40 premières minutes, on verra Jorah Mormont être banni par Daenerys, Theon continuer de sombrer, Jon Snow faire la moue et Petyr Baelish se comporter comme le félon qu’il est. Les numéros d’acteurs sont pour la plupart jouissifs, surtout Aiden Gillen qui en fait des tonnes dans le rôle de Littlefinger. Mais en dépit du plaisir palpable des interprètes, on a du mal à s’investir émotionnellement dans ces histoires périphériques, les personnages ont tendance à s’effacer devant les performances. Les scénaristes sont à la recherche permanente du bon mot, de la phrase qui sera reprise sur tous les réseaux sociaux. Game Of Thrones, trop consciente de son statut de série culte continue dans cet épisode de chercher le sensationnalisme, un plan sur des fesses inutiles ou une complaisance dans la violence pour bien marquer son absence de concession. Oui certains tableaux sont magnifiques, la direction artistique toujours au top, mais tout devient trop systématique, trop écrit.

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Tyrion Lannister (Peter Dinklage)

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Seulement voilà, quand Tyrion revient en scène, il y a une sorte de frisson qui s’empare de nous, une incertitude qui ronge tous ceux qui suivent Game Of Thrones sans avoir lu les romans. Tyrion peut mourir, on sait que Martin tue ses personnages sans vergogne, on connait l’univers sans pitié dans lequel évoluent les protagonistes. Quand Oberyn Martell rentre sûr de son fait dans l’arène, notre cœur bat un peu plus vite. Voilà, ce qu’on cherche dans la série, voilà ce qu’on voudrait retrouver pendant 10 épisodes par saison. On souhaite la douce euphorie sérielle, le ressenti premier degré, on veut se cramponner à notre siège, on veut le chaos. C’est de cette scène que tout le monde se souviendra. La réussite d’une série tient au buzz qu’elle créera. Comme Lost savait jouer du cliffhanger, GOT joue de l’instant, de la scène, de la mort ou non d’un personnage pour le meilleur et pour le pire. À défaut d’être totalement honnête, c’est efficace. Voilà pourquoi la série fonctionne autant, elle parvient à faire oublier son immobilisme par des coups d’éclat flamboyants. On comprend la raison pour laquelle Varys et Littlefinger ont toute l’attention des scénaristes, ils sont maîtres dans l’art de jeter de la poudre aux yeux.

Jérémy Coifman.

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