Starz a diffusé le pilot de Power, drama entre le polar mafieux et la success-story. Produit par le rappeur 50 Cent, la série attise la curiosité. Que vaut ce premier épisode ?
Alors qu’Animal Ambition, le premier album de 50 Cent depuis 2009 est sorti en ce début de mois, Power arrive à point nommé pour asseoir le pouvoir de l’homme. Comme son nom l’indique, la nouvelle série de Starz ne parle que de la volonté de James « Ghost » St Patrick (Omari Hardwick) de continuer de régner, mais dans deux univers bien distincts.
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Power raconte le conflit d’un personnage partagé entre ses activités criminelles et la gestion de sa boite de nuit. Comme beaucoup d’histoires de gangsters, le rôle principal a des envies d’ailleurs, de quitter un monde devenu trop violent pour lui. Sur le pitch, comme beaucoup de séries de la chaine, on y voit un certain potentiel si le sujet est bien traité. Aux commandes, c’est Courtney Kemp Agboh qui est propulsée pour la première fois showrunner. Avant cela elle avait écrit quelques épisodes de The Good Wife ou du Bernie Mac Show. Au casting, peu de têtes connues, une volonté de proposer quelque chose de différent, et de faire exploser plusieurs comédiens.
Ça commence bien. Le générique est soigné, ça donne envie d’aller au-delà. Hélas, dès les premières minutes, la douche froide. Il n’y a rien dans Power qui retient l’attention, attire l’empathie. La mise en scène apparait clipesque, sans imagination. L’imagerie invoquée, l’utilisation de la musique, fait plus penser à un soap plutôt qu’à l’ambitieuse saga criminelle que l’on attendait. Pourtant tous les ingrédients sont là, le héros charismatique, la femme bafouée, le parrain dangereux. Power est une version rap et contemporaine de Magic City, diffusée sur Starz et hélas annulée au bout de deux saisons. Mais, elle n’a pas hérité de sa classe, de sa mise en scène soignée et de sa vision.
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Dans ce premier épisode, impossible de s’attacher à quiconque, d’aller au-delà de l’enrobage factice, de ne pas s’agacer devant tant de clichés et de banales lignes de dialogues balancées par des acteurs pour l’instant loin d’être convaincants. Power à l’ambition sur le papier, mais rien ne se voit à l’écran. Plus que Magic City, on a l’impression d’assister à un épisode de série de network, dans lequel tout semble surligné et insipide. S’il n’y avait pas les nombreux « Fuck » et les scènes de sexe inutiles, le show ne volerait pas sa place dans la grille d’une grande chaine.
On peut se demander si Starz a vraiment une stratégie ou si elle choisit ses projets au gré du vent. Car pour un network qui veut proposer des programmes prestigieux, commander Power, renouveler Da Vinci’s Demons et sacrifier Boss ou Magic City apparait quelque peu étrange. Espérons que les épisodes restants iront dans une direction plus alléchante et surtout que la très attendue Outlander diffusée en aout soit à la hauteur. Starz n’a pas encore trouvé la série qui fera entrer la chaine dans une autre dimension… À suivre.
Jérémy Coifman.
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