Lost – Flashes Before Their eyes : seconde partie

Posté le 29 septembre 2014 par

Deuxième partie des témoignages, à l’occasion des 10 ans de Lost

Les années 2000 ont pour moi marqué un tournant dans la façon de consommer les séries, c’est la conséquence directe de « l’avant et l’après Internet ». J’ai découvert des séries telles que Battlestar Galactica, 24, Prison Break, Heroes…tout cela en VO sous-titré FR grâce à la communauté de sériephiles qui s’est formée au début des années 2000. C’est dans ce contexte que j’ai découvert LOST, la série menée par Damon Lindelof et Carlton Cuse, et produite par la société de JJ. Abrams.

Les réseaux sociaux n’existaient pas en 2004, mais LOST a tout de même bénéficié de l’ère Internet. Les sites tels que Lost Island (http://lostislandforum.free.fr) et Lostpedia (http://lostpedia.wikia.com) ont contribué à ma fascination pour cette série. Il était possible d’y lire chaque semaine les réactions et les théories les plus folles.  LOST est un beau mélange de genres (drama, science-fiction, aventure, mystère) qui a la particularité d’interroger, de faire douter, mais surtout de faire réfléchir le téléspectateur. Le récit est construit comme un puzzle. Les nombreuses pièces de cette série sont récoltées dans le désordre (flashbacks, flashforwards, flashsideways, voyages dans le temps). Il est très facile de s’y perdre si l’on aborde la série comme un simple « divertissement pop-corn ».

Beaucoup sont ceux qui se sont perdus en chemin préférant évacuer leur frustration sur les scénaristes, tandis que les téléspectateurs les plus attentifs sont bien souvent récompensés par les nombreux clins d’œil et détails dissimulées dans la série. Il est très intéressant de la recommencer pour découvrir des indices qui étaient pourtant juste sous nos yeux lors du premier visionnage ! Ceux qui espéraient obtenir toutes les réponses (même aux questions les plus dérisoires) sont souvent déçus.

La série a su créer un univers extrêmement riche, avec suffisamment de pistes pour permettre au public de prendre part au scénario en faisant appel à son imagination pour combler les quelques vides, à l’image de la littérature (qui est d’ailleurs beaucoup présente dans LOST).
La satisfaction est d’autant plus grande lorsque l’on imagine une théorie cohérente qui peut s’imbriquer parfaitement avec le reste du récit.

Nombreuses sont les séries qui depuis 2004 essayent de s’en inspirer, mais LOST reste à mes yeux une série incontournable et toujours indétrônée.

Joyeux 10ème anniversaire Losties. Namaste !

Jerome Kalifa, seriphile.

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L’explosion vient d’avoir lieu, deux personnages se jettent sur les décombres et débarrassent une grosse écoutille métallique. Dès lors, les deux hommes plongent leurs regards au sein de cette sombre profondeur afin de sonder ce qu’elle renferme. La caméra descend, sous un son inquiétant, puis un écran noir apparaît, laissant surgir quatre lettres blanches : LOST. Probablement un des plus excitants cliffhangers de tous les temps, du moins un de ceux qui m’aura le plus marqué. Il faut dire que j’étais jeune, je découvrais les séries en même temps que toute une génération, le 21e siècle apportant avec lui ce qui se traduira plus tard comme l’éclosion des séries télé. Et comme tout le monde, je suivais Prison Break sur M6 et LOST sur TF1. Deux séries qui m’ont beaucoup fasciné à l’époque, les deux programmes jouant comme personne sur une gestion implacable du suspens. Des années plus tard, alors que Prison Break s’est totalement perdue, LOST a continué son petit bonhomme de chemin. La série a grandi avec moi : lassé d’attendre les épisodes sur TF1, je me suis mis à la suivre comme les américains, découvrant la VOSTFR, qui depuis ne me quitte plus. J’ai découvert un rythme de consommation plus frustrant mais tellement plus excitant : l’épisode hebdomadaire. J’ai rencontré de grands personnages de télé, aux premiers abords stéréotypés mais pourtant tellement profond. John Locke restant à ce jour mon personnage sériel préféré.

LOST c’est à bien des égards mon dépucelage télévisuel, c’est celle qui m’a ouvert les yeux sur le pouvoir et l’attraction d’une série télé, sur l’émotion qu’elle pouvait susciter, la curiosité qu’elle engendrait. Pourtant je n’ai pas pris part aux théories sur les forums, aux débats sur le net, aux discussions infinies sur les mystères, car peu suivaient la série avec moi. Pataugeant en deuxième puis troisième partie de soirée sur TF1, LOST a instantanément arrêté d’être suivi par la majorité de ceux qui l’avaient commencé. J’ai pourtant tenu bon, allant jusqu’au bout, terminant cette riche aventure dans l’excitation la plus totale. Et j’ai adoré cette fin : si émouvante, si logique, si belle. Une finalité cohérente, qui parle de ses personnages et leur dit adieu. Les mystères ? Ceux qui ont suivi la série en connaissent les réponses, LOST est un puzzle qui a donné les clefs de ses nombreuses portes. Encore faut-il faire l’effort de les ouvrir, car oui, la série créée par J.J Abrams est un programme exigeant, à nombreuses lectures, et mérite d’être revu pour en découvrir tous les secrets.

5 ans après sa fin, que reste t-il de LOST ? Elle a gardé sa place dans mon cœur, malgré ma nouvelle exigence, conséquence d’une culture série renforcée, plus mature, plus vaste. Elle figure toujours en numéro 1 de mon classement série et sera difficilement dé-logeable car rien ne pourra dépasser ce qu’elle représente pour moi, elle m’a ouvert les yeux, elle a fait le sérievore que je suis. Merci et bon anniversaire !

Nicolas Chaussoy, Blogueur (http://passionemablog.wordpress.com/warez/series-tv/)

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Lost, c’est un peu ma première histoire d’amour avec les séries. Je n’avais jamais vraiment suivi de séries à proprement parler avant celle du crash du vol d’Oceanic Airlines. Je me rappelle encore du visionnage très archaïque de la première saison. Nous étions parti en vacances avec mes parents et le camping dans lequel nous étions disposait d’une salle avec télé et un soir par semaine, nous allions regarder les premiers épisodes de cette nouvelle série diffusée par TF1. Je suis directement tombé sous le charme de cette série, de son intrigue, de ses personnages … A la fin de cet été là, c’est le drame, la première saison s’achève sur un plan inoubliable où la caméra s’enfonce dans la trappe en filmant les visages intrigués de Jack Shepard et John Locke. Je viens de passer un été à me demander, comme les personnages, ce que pouvait cacher cette fameuse trappe et voilà que la saison s’achève sur cette séquence. Je viens de vivre mon premier cliffhanger et je devrais attendre une longue année avant de découvrir Desmond, l’homme vivant sous la trappe. Puis durant six ans, les saisons s’enchaînent en nous laissant souvent sur notre faim. Mais jamais je ne décroche, je suis la série au rythme américain avec une dévotion totale. Puis vient cette fameuse soirée du 23 mai 2010, soirée du Series Finale.

Cette nuit là, je télécharge les épisodes quelques minutes la diffusion aux Etats-Unis. Je regarde les deux épisodes en VO sur la télé du salon avec l’excitation d’un gamin de 5 ans avant Noël et la tristesse d’un jeune adulte qui sait que sa série favorite va prendre fin dans l’heure et demi qui arrive. Puis vient cet instant tant redouté où Jack voit l’avion passer dans le ciel puis ferme l’oeil pour de bon, une scène qui me fait encore frémir à chaque fois que je la revisionne. Quatre lettres viennent alors s’inscrire sur l’écran noir de ma télé : LOST. La série que je suivais depuis six ans vient de se terminer. Je me rappelle être resté une dizaine de minutes devant l’écran noir avant d’aller me coucher. J’ai passé six merveilleuses années devant cette série qui restera MA série tant les intrigues et les personnages m’ont marqué.

LOST, je t’aime.

P. Morin (blog http://pr3viouslyon.blogspot.com)

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Putain Charlie

 

SPOILER ALERT – Si d’aventure l’on me demandait ce qui me vient immédiatement en tête, en repensant à Lost, je répondrais grosso modo les taches de rousseur enjolivant plus encore la frimousse de Kate (Evangeline Lilly), les yeux de hibou de l’indiscernable Benjamin Linus (Michael Emerson), ou même, plus largement, le souvenir d’avoir progressivement fait l’impasse sur toute idée de « cohérence » du scénario, au profit du seul plaisir de l’engouffrement dans une fiction pleine, totale, assumant ô combien l’éventualité de n’aller nulle part. Mais au vrai, je crois que si je devais vraiment retenir une chose de mon expérience de spectateur de Lost, ce serait ce sentiment rare, à la mort de chaque personnage, même le moins indispensable, d’assister à l’avènement cruel d’un destin. Des frère et sœur Boone et Shannon au couple coréen Sun et Jin, du Géo Trouvetou Daniel Faraday à l’ermite Rousseau et sa fille, toutes les disparitions de la série ont eu un impact considérable sur la trame entière du récit. Et ce n’est pas le finale rassurant, nous les rendant tous plus beaux que jamais, qui aura arrangé les choses. Bien au contraire : Lost restera pour moi, avec Urgences dans ses grandes heures, la série ayant su le mieux accompagner la ligne de vie souvent tragique de personnages devenus familiers, de figures récurrentes que l’on imaginait presque intouchables. Plus particulièrement d’un personnage, mon préféré, Charlie (Dominic Monaghan), le rocker junky dont le statut de trublion partagé trois saisons durant avec Hurley (Jorge Garcia) n’annonçait pas le sacrifice dans ce qui demeure à mes yeux l’une des plus fortes séquences jamais offertes par une série. Si j’ai aimé Lost du début à la fin, y compris lors de ses régulières baisses de régime, il est temps je crois, à l’heure de célébrer les dix ans du pilote, à la lumière surtout de ce chapitre unique, de boucler la boucle par ces seuls mots : putain Charlie.

Sidy Sakho (http://ceciditaubasmot.blogspot.fr/)

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J’ai un rapport assez ambigu avec Lost. Il m’a fallu un moment avant de commencer à l’apprécier réellement et je ne la porte pas forcément aux nues. Mais c’est une série qui, indéniablement, m’a marqué. Contrairement à pas mal de gens, je trouve Lost de mieux en mieux au fil des saisons, et plus précisément à partir de la fin de la saison 3 (si l’on excepte l’excellent pilote). Et, sans surprise, le déclic est apparu avec la dernière scène de son season finale. A mes yeux, c’est peut-être le meilleur season finale jamais tourné pour la télévision. D’abord parce qu’il repose sur un cliffhanger incroyable, ce que la série a toujours su parfaitement exécuter, dans une logique sérielle délicieusement frustrante (il suffit de voir les théories qui ont pu alimenter la toile…). Mais c’est surtout ce « We have to go back » qui m’a littéralement bouleversé. J’aurais bien dû mal à décrire dans quel état m’a mis cette réplique, et tout ce qu’elle représentait. Sorte de vertige incroyable, cette scène n’hésitait pas à spoiler les événements à venir puisque l’on comprenait que certains survivants avaient finalement réussi à quitter cette maudite île. Mais ce flashforward fonctionnait en deux temps. Et pour une raison qui m’échappait complètement au moment de la diffusion, ces personnages qui ne désiraient qu’une seule chose (s’échapper de l’île, donc), clamaient soudainement leur nécessité d’y retourner. Je suis véritablement resté sans voix. Je trouvais l’idée démente. Bouleversante. Perturbante, même. La scène m’a hanté pendant très longtemps. A partir de là, c’était gagné. Surtout qu’après ça, la série a pris une dimension dramatique de plus en plus forte. Tout ce qui tourne autour de Desmond par exemple est fabuleux. Et le carré amoureux entre Kate, Jack, Juliet et Sawyer atteint sur la fin des sommets émotionnels saisissants.

 Malgré tout, Lost est une série que j’ai appris à apprécier avec le temps, bien après sa diffusion. Je ne l’ai pourtant jamais revu, comme si j’avais peur d’être déçu par tout ce que j’avais trouvé formidable il y a dix ans. Mais elle n’a jamais cessé de s’imposer en moi au fil du temps. Parce que même si elle n’est pas sans défaut, elle a inventé une écriture, un style (les fameux centric). Bref, il est bien difficile de ne pas reconnaître ce qu’elle a apporté aux séries télé, de voir combien elle en a influencé. Créée par le même Damon Lindelof, une série comme The Leftovers me l’a même fait réévaluer après coup. Surtout, Lost a porté une telle attention à ses personnages, s’intéressant avant tout à leurs émois, leurs états d’âme, leurs relations, et moins aux (trop ?) nombreux mystères que la série aura semée tout du long. D’ailleurs, la fin, injustement boudée par de nombreux fans, a été mal comprise par beaucoup. Tout le monde s’attendait à ce que la série vienne répondre point par point à toutes les zones d’ombre encore laissées par le scénario (pour ma part, je trouve qu’elle a répondu à pas mal de choses), alors que la série parlait finalement d’autres choses et s’attachait en réalité à dire au revoir à ses personnages, à témoigner de la difficulté de leur dire adieu. A l’écran, Lost ne racontait pas autre chose avec cette zone entre-deux mondes, où Jack et les autres pouvaient se retrouver une dernière fois avant de lâcher prise. Let go. On ne pouvait imaginer plus belle conclusion…

Christophe Butelet, journaliste jeu vidéo ET blogeur série/cinéma (http://www.critikall.com/)

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Il paraît que Lost a 10 ans…
En y réfléchissant, je me rends compte que, pour moi, cela a plutôt débuté il y a 8 ans. Et si cette remarque relativise à peine le fatal coup de vieux qu’apporte cet anniversaire, elle me permet de mettre en évidence le premier impact qu’a eu la série sur moi : elle est celle qui a modifié ma façon de consommer les séries !
Après un été compliqué sur TF1, d’abord avec la séance de rattrapage de la saison 1, puis juste derrière avec la saison 2, je me suis rapidement dit qu’il n’était pas question de revivre cela. Alors, pour la première fois, j’ai lâché ma télévision pour voir ce qu’internet avait réellement dans le ventre. Ca a, comme qui dirait, changé ma vie…

 On pourrait penser qu’elle est juste arrivée au bon moment, que ce basculement aurait pu avoir lieu avec n’importe quelle autre série, mais je ne crois pas. Lost a eu cette faculté de développer un rapport unique avec ses spectateurs. La frustration et l’envie de savoir tout, tout de suite, étaient compensées par le plaisir maso qu’engrangeait l’attente du prochain épisode, de la prochaine saison. Les théories les plus sérieuses au monde envahissaient mon crâne, et c’est de nouveau internet qui m’a permis de les coucher sur papier et de les partager avec d’autres victimes de cet engrenage.

Il faut dire que tout nous encourageait à fouiller. La quasi totalité des mystères se déchiffrait par l’image, à travers des détails, sans que l’on eut besoin de dialogues explicatifs. D’ailleurs, les quelques rares mystères résolus simplement par une explication verbale, comme le sens des chuchotements, furent souvent les réponses qui ont le plus déçu. Lost devint alors une série exigeante auprès de ses spectateurs, leur demandant une implication dans chaque instant. Avant cela, ou du moins avant l’émergence du câble américain, les séries se sont longtemps contentées d’expliciter perpétuellement leurs intentions par la parole. Rien que pour cela, Lost s’est totalement démarquée de ses ainés.

 Mais ma fascination ne s’arrête pas là. Il y a eu bien d’autres énigmes qui m’ont elles aussi accrochées. Comment la série pouvait redistribuer ses cartes à chaque changement de saison, sans pour autant nuire à sa cohérence globale ? Comment a-t-elle réussie à développer cette structure méta, parlant d’elle-même, jusque dans le traitement de ses plus grandes erreurs (Nikki et Paolo, enterrés vivants), sans en devenir trop théorique ? Comment a-t-elle pu me rendre empathique l’ensemble de ces personnages si différents ? Et pour les rares que je détestais, les racheter à mes yeux en un seul épisode (souvent celui de leur mort, mais tout de même) ?

J’ai autant pris de plaisir à analyser le fond que la forme. Mais sans y perdre ma capacité de surprise constante, et de la savourer à chaque fois. Comme par exemple sur la résolution du duel Jack/Science VS Locke/Foi, fascinante de cruauté pour les deux camps…

 Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore que je ne peux décemment énumérer sans trop en écrire, Lost a peut-être dix ans, mais elle ne prendra jamais une ride.

Frédéric Rosset. 

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