The Last Call traite de la question du deuil avec force et pertinence et nous laisse la gorge nouée, sans voix.

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Will Gardner est mort. Comme pour le spectateur, les personnages doivent également faire leur deuil. La soudaineté de l’évènement fait mal. Il n’aura suffi que de quelques minutes dans un épisode qui semblait banal pour faire basculer entièrement toute la série. Les coups de feu ont retenti dans le tribunal. Will a été touché, impossible qu’il n’en réchappe pas. Il s’agit de Will, une des pièces maitresses. Celui qui donne sa saveur si particulière à The Good Wife, le véritable amour d’Alicia Florrick, femme du gouverneur de l’Illinois qui n’aura jamais l’occasion de tout plaquer et partir avec lui. Non, les créateurs ont choisi de ne lui laisser que des regrets. Will s’en est aller,  pour de bon. À l’heure d’internet et des fuites en tout genre, il est assez incroyable de voir que tout le monde a réussi à cacher le départ de Josh Charles et la mort de son personnage. L’onde de choc n’en devient que plus grande.

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Diane Lockhart (Christine Baranski)

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Cet épisode traite de l’après, du comment et de cette quête épuisante et vaine du pourquoi. L’intelligence des scénaristes et leur finesse rendent les choses poignantes sans tomber dans le pathos. En s’attachant à d’infimes détails visuels et avec cette formidable troupe d’acteurs, la perte semble encore plus prégnante. The Last Call navigue de personnage en personnage et montre les différentes réactions que chacun peut avoir face à une telle nouvelle. Alicia culpabilise, Cary, Kalinda et Diane exteriorise par la colère, tandis que David Lee souffre en silence. Et le fantôme de Will plane. D’ailleurs, il est encore là, par bribes, dans la tête d’Alicia. À travers une peinture qui trône fièrement au-dessus d’un bureau vide, à la vue d’un petit garçon dans la rue que sa mère protège lors d’une traversée de route. Avec cette disparition, sonne le retour d’Alicia Florrick, l’héroïne tragique, celle du début de la série, fragilisé par des évènements extérieurs, forcée de faire bon gré mal gré. Le destin, ou sa postion d’épouse de politicien contrarient sans cesse ses aspirations. La force qu’elle avait retrouvée en quittant Lockhart/Gardner, n’existe pour l’instant plus, elle qui n’a même pas eu le temps de se réconcilier réellement avec Will. Leur ultime rencontre a eu lieu dans un diner, en mangeant un hamburger, sans vraiment se regarder. Cette poignée de main, qu’on pensait salvatrice, n’est en fait que douleur, et le dernier contact entre deux êtres que le mauvais timing a toujours séparé.

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Will Gardner (Josh Charles)

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The Last Call montre le vide que créé la mort de Will et l’emprunte qu’il laissera dans The Good Wife. Plus rien ne sera comme avant.  Robert et Michelle King ont l’audace de couper cours à tout espoir de retour de l’acteur, de tout chambouler à nouveau, dans une saison qui reposait uniquement sur ces changements. Cela démontre bien qu’avec talent et aplomb, on peut faire de la bonne télévision sur un Network, surtout chez CBS, plus habituée aux séries procédurales ronflantes qu’aux dramas intelligents. La cinquième saison devient de loin la plus brillante de toutes justement parce que les King ont su se remettre en question et bousculer la routine.

On attend maintenant fébrilement l’après. Parce que Will n’est plus là, qu’Alicia est plus démunie que jamais et que les King ont de la suite dans les idées. La série avec The Last Call, entre encore dans une nouvelle dimension. Stratosphérique.

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Jérémy Coifman.

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