Et voilà, après des semaines de bonheur pour des millions de fans à travers le monde, il est temps de clôturer cette quatrième saison…et pour moi d’écrire ma dernière review sur Game Of Thrones. The Children est-il à la hauteur ?

Les scénaristes de Game Of Thrones sont semble-t-il à l’écoute de leur public et tente de déjouer une certaine routine structurelle qui s’était installée lors de trois précédentes saisons. Ici, le feu d’artifice a commencé en fin de huitième chapitre pour se terminer à l’ultime minute du dernier. Oui, ô miracle ! Le climax du neuvième épisode n’a pas été suivi d’un opus de transition indigne d’un season finale.

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Après une focalisation unique sur la bataille du mur, il est temps de revenir à Port-Réal, connaitre ce qu’il advient de Tyrion Lannister, seul personnage ou presque dont le destin importe véritablement. Et de destin il en est beaucoup question dans cette saison 4 et particulièrement dans ce dixième épisode. Bien que le vilain petit canard des Lannister soit emprisonné et condamné à mort, il n’est pas le seul à ressentir le poids d’une famille puissante et des obligations. La lignée la plus importante de Port-Réal est maudite, corrompue, comme une mauvaise graine qui aurait donné naissance à une plante difforme et effrayante. Ces personnages sont bien les plus intéressants, ambigus et monstrueux. Quand leur problématique apparait, Game Of Thrones retrouve une cadence plus soutenue, une ambiance malsaine et tragique à la fois. C’est d’ailleurs de ce segment que viendra la grande scène de l’épisode, d’une intensité folle et qui montre que si la série gérait mieux son rythme et ne tombait pas dans le piège de la complaisance, elle prendrait une dimension encore plus conséquente.

L’autre déficit qui est souvent pointé du doigt est celui de l’émotion. Encore une fois, les scénaristes s’appliquent à prouver qu’ils comprennent les attentes des spectateurs. Dans ce final, Ramin Djawadi, le compositeur, sort les violons, donnant un impact émotionnel certain lors de certaines séquences. Même si les passages avec Bran et Daenerys restent les moins bien traités, certaines scènes se révèlent assez fortes, comme celle avec les dragons ou l’impressionnante attaque du groupe de Bran par des squelettes. On sent une volonté de donner corps à ces storylines. Ce n’est pas forcément encore le cas, car une présence de quelques minutes sur une saison n’est pas assez efficace pour se sentir véritablement impliqué. On perçoit que le puzzle se met en place, que ces personnages prendront une importance capitale pour la suite, on aimerait juste un équilibre mieux géré. L’émotion en serait décuplée. L’ensemble reste donc un peu froid, malgré quelques beaux moments.

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Mais les moyens sont là, et plus que jamais GOT montre des choses assez inédites à la télévision. Pour une fois dans une fiction fantasy, rien de kitsch, rien de cheap et une ambiance captivante. Cette saison 4 de Game Of Thrones fait entrer la série dans une autre dimension en termes d’audiences et de prestige. Malgré les nombreux défauts, et un systématisme agaçant, force est de constater que cette série à quelque chose que beaucoup n’ont pas, une aura, un sens du spectacle qui la place d’ores et déjà dans l’Histoire de la télévision.

Jérémy Coifman.

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