The Five : le polar classique (Séries Mania)

Posté le 21 avril 2016 par

Harlan Coben, l’écrivain aux 70 millions d’exemplaires vendus dans le monde, écrit pour la première fois une série : The Five, histoire classique d’une disparition d’enfant, de secrets inavoués et de trahisons.

Tout est tellement classique dans The Five. La bande d’enfants insouciants, le plus jeune qui disparait, les 20 ans qui passent, les évènements qui viennent hanter les protagonistes. La fiction imaginée par Coben évolue durant ses deux premiers épisodes projetés à Séries Mania dans un confort à la fois appréciable et profondément dérangeant.

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The Five est un vieux fauteuil confortable dont on aimerait bien se séparer mais dont on apprécie le confort. On s’y sent en sécurité, nos fesses sont bien au chaud. Toute la trame déployée dans la laborieuse introduction parait tellement balisée qu’il est difficile d’être surpris. Les liens entre les personnages sont surlignés, les flashbacks très dispensables, il ne se dégage rien de cette enquête pour l’instant qui attire l’attention, surtout dans la fiction Anglaise, habituée du genre.

Esthétiquement, ce n’est pas très reluisant non plus. Les couleurs saturées, les dissonances de la musique et le montage cut illustrent le mal-être et la perdition des personnages. La mise en scène surligne ce qui est déjà dit clairement, le tout de façon plus qu’ostentatoire.  Coben a semble-t-il aimé Utopia, et veut insuffler à la réalisation une étrangeté, une saleté qu’il ne parvient pas vraiment à retranscrire.

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L’enquête avance, les pistes se multiplient et ce vieux fauteuil semble toujours aussi confortable. Coben et le scénariste Dan Brocklehurst parviennent par miracle à tenir en haleine, parce qu’au fond ce fauteuil est toujours dans notre salon, même s’il n’est pas très joli et qu’il jure avec le reste des meubles.

La facture classique de l’ensemble s’avère finalement le plus grand atout de The Five. Parce que la mise en scène ne suit pas, que les acteurs ne sont pas non plus inoubliables et que les notes d’humour sont très inégales et mécaniques. Il n’y a pas d’autres choses auxquelles se raccrocher dans The Five hormis cette enquête des plus conventionnelles. Coben et Brocklehurst ont assez de savoir-faire pour accrocher le spectateur, pour donner envie de voir le dénouement de l’imbroglio. La suite va peut-être surprendre, partir sur d’autre direction, mais les rails sont tellement visibles qu’il est difficile d’espérer un autre chemin.

Jérémy Coifman.

The Five, projeté à Séries Mania et à partir du 28 avril sur Canal +

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