The Walking Dead S05E07 : Crossed

Posté le 24 novembre 2014 par

Le rendez-vous The Walking Dead du lundi matin, avec l’avant dernier épisode avant la pause de mi-saison : Crossed.

Séquence d’introduction, il y a une énergie nouvelle dans la mise en scène, la caméra se balade, descend du ciel pour atterrir au pied du prêtre (Seth Gilliam), malgré tous les enjeux autour de lui qui se dessinent, il est bien le centre de cette scène. Il est enfermé dans sa prison de culpabilité, il aura beau frotter les taches de sang sur le sol de l’église, rien n’y changera. Voilà une introduction symptomatique du renouveau de la série, qui enfin n’est plus effrayée de tenter des choses, d’aller au-delà de son statut de hit et d’assumer totalement une certaine envie d’élévation.

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The Walking Dead assume. Elle prend son aspect soap à bras le corps, sa progression lente n’est pas un handicap, mais une force. Crossed est un merveilleux exemple d’une maturité qui point sous les tentatives pas toujours réussies, mais salutaires. La narration est éclatée en quatre segments : Rick et son groupe à Atlanta, Glenn, Abraham et les autres sur la route, Beth à l’hôpital et le reste à l’église. L’épisode s’intéresse aux quatre, laisse un peu le centric qui était de mise récemment.

Le segment d’Abraham pourrait être un résumé de l’essence de The Walking Dead jusque là. Le soldat reste à genou sur la route, mutique, pendant que tout le monde autour de lui s’active, tente des choses.  Les autres ont envie de le voir se réveiller, autant que les spectateurs avaient envie de  voir la série sortir d’une léthargie créative agaçante. Quand on regarde de plus près, The Walking Dead n’a pas tant changé que ça, elle garde la même formule entre développement des personnages, rythme lancinant et pic de tension implacable. Mais tout est différent parce que le niveau d’implication de tout le monde n’est pas le même. Elle ne gère plus les choses de la même manière, les temps faibles ne sont plus remplis avec du vide, mais avec du sens, les dialogues sont toujours aussi signifiants, mais plus forts, mieux incarnés. Atlanta est le lieu des pics d’adrénaline et les séquences sont bien menées, avec un joli combat à main nue au milieu d’un « champ de walkers ». Ce côté série B horrifique n’est pas toujours bien exploité, la série hésite constamment entre le second degré salutaire et la violence brute plombante. Quand The Walking Dead aura trouvé comment jouer avec les deux, elle réussira totalement sa mue.

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Au rayon nouveau personnage, c’est bel et bien le prêtre qui demeure le plus intéressant. Seth Gilliam (The Wire, Oz) incarne cet homme rongé par la peur et la culpabilité avec une ambiguïté plus qu’intéressante. On ne sait toujours pas de quel côté il se situe, si sa peur et sa lâcheté ne sont pas un danger pour les autres. Comme lors de son arrivée, le spectateur est amené à penser dans une logique de groupe. Preuve encore que The Walking Dead réussit son pari et sa transformation.

En terme de mise en scène, il y a du changement. Comme remarqué dans le premier paragraphe de la review, il y a du mouvement, de l’envie de dire des choses par l’image ou le montage, même si la série continue d’en dire parfois trop. Mais ce trop-plein de dialogue est parfois intéressant. Notamment dans ce qu’il implique pour le story-telling et l’imagination. Les personnages se racontent souvent les choses qu’ils ont vécues dans le passé, ce qu’on n’a pas pu voir, mais qu’on imagine traumatisant. Cet aspect là de The Walking Dead doit être développé, cette tentative par les mots de sauvegarder un monde qui n’existe plus, des gens disparus ou morts-vivants est passionnante.

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Depuis le début de saison, je crois enfin que The Walking Dead peut réussir à raconter une histoire intéressante et pertinente. En soi, c’est un petit exploit, tant les précédentes saisons m’ont paru fades. Vivement la semaine prochaine.

Jérémy Coifman.

 

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