How to Get Away with Murder S01E01-02 : Scandal Anatomy

Posté le 7 octobre 2014 par

How to Get Away with Murder, nouvelle production de Shonda Rhimes a débuté il y a maintenant deux semaines sur ABC, avec deux épisodes qui mettent en route une machine déjà fort bien huilée. 

Troisième chainon d’une soirée du jeudi  totalement consacrée aux productions Shonda RhimesHow to Get Away with Murder (HTGAWM) asseoit totalement la toute-puissance de la productrice/scénariste chez ABCGrey’s Anatomy entame sa 11e saison, Scandal sa quatrième, tout fonctionne à merveille.

HTGAWM, titre à rallonge et très embêtant quand on écrit un article, n’est pas une série écrite par Shonda Rhimes. Le showrunner se nomme Peter Nowalk, qui évidemment a travaillé sur les productions Shondaland (Grey’s Anatomy, Private Practice et Scandal). Tout nouveau, tout frais, il tente d’apporter sa pierre à l’édifice, même si la patte Rhimes est plus qu’omniprésente.

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La série repose sur des bases très « Rhimesiennes ». Un personnage féminin fort, un groupe d’étudiants arrivistes et des problèmes personnels envahissants. Viola Davis incarne Annalise Keating enseignante et avocate qui entraîne des élèves triés sur le volet pour l’aider à mener à bien ses procès. À ce stade, le pitch apparait déjà assez improbable. Mais il y a plus. Par de multiples flashforward, nous découvrons que Keating et ses élèves sont impliqués dans une affaire de meurtre qui aura lieu 3 mois après le début de la série.

On peut trouver les prémices complètement idiotes, et dans un sens elles le sont, mais HTGAWM réussit l’exploit de divertir tout en gardant une ligne de conduite admirable. Tout ce qu’elle tente apparait un peu ringard, avec une formule déjà utilisée en 2004 dans Grey’s Anatomy. Mais cette itération 2014 est une sorte de symbiose entre les shows à succès de Shonda Rhimes.  Tout est parfaitement maitrisé. Du rythme presque euphorisant au développement du récit qui rappelle les « whodunnit » d’antan. L’écriture est grossière, les personnages très stéréotypés, mais il y a un entrain, un plaisir communicatif à faire vivre cette fiction.

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La série repose donc sur une structure somme toute classique avec son cas de la semaine qui se mêle au fil rouge. Il semble que toute la saison reposera sur cette base, tout en offrant des aller-retour entre présent et futur, et livrera au compte-goutte les indices sur le crime qui lie tous les personnages. Les cas présentés dans ces deux épisodes n’essaient même pas d’être originaux, avec notamment une sorte de clone de Colin Sweeney (The Good Wife) interprété par un Steven Weber en verve. Encore une fois tout est dans l’exécution et le rythme, l’efficacité du concept et il faut le dire le charisme de Viola Davis.

Elle est parfaite. Le personnage est une sorte de croisement entre Miranda Bailey, Olivia Pope et Meredith Grey, une femme forte, caractérielle, mais qu’on découvre très sensible. Surtout, c’est son ambiguïté qui en fait un personnage de fiction remarquable. On la découvre infidèle dans l’épisode 1, plus vulnérable dans le second, prête à tout pour gagner ses procès et avec des avis bien tranchés sur les choses. Elle captive le téléspectateur comme elle captive son auditoire à l’université. La réussite d’une série tient souvent à un personnage comme celui-là.

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Au-delà des protagonistes ambigus, il faut aussi souligner, comme dans toutes les productions Rhimes, un gout pour la subversion. On y retrouve un casting VRAIMENT diversifié, une série qui n’hésite pas à aborder sans tabous (ou presque) les thèmes de l’homosexualité ou du mariage. Il faut rappeler que HTGAWM est diffusée sur une chaine appartenant à Disney, et ce que fait Shonda Rhimes avec ses productions est remarquable, peu importe la qualité intrinsèque des séries. C’est une femme de couleur qui est le rôle principal, une femme de pouvoir. Quand un de ces élèves la surprend en train de faire l’amour avec son amant, c’est elle qui est assise sur le bureau et c’est l’homme qui passe en dessous. Ces scènes apparaissent souvent comme superflues et restent des « statements », mais il est rassurant de voir que même chez Disney, certaines personnes peuvent se permettre ce genre de chose.

How to Get Away with Murder est une série classique, bourrée de clichés et d’invraisemblance, mais ce côté un peu old school,  fait aussi son charme. Elle arrive à jongler entre modernité et ringardise avec talent, usant même d’un second degré salvateur. Ce n’est pas la série de l’année, mais chaque semaine, si la saison continue sur ce mode, je serai devant mon écran.

Jérémy Coifman.

 

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