The Big Bang Theory saison 7 : enfin la maturité ?

Posté le 5 mai 2014 par

The Big Bang Theory termine bientôt sa septième saison. Alors que certaines sitcoms perdent l’intérêt du public au fil du temps, c’est tout le contraire qui se passe ici.

D’une première année à moins de neuf millions de téléspectateurs en 2007/2008, The Big Bang Theory est devenue la deuxième fiction la plus regardée des États-Unis tous networks confondus, derrière l’indéboulonnable NCIS. Les prix de la minute de publicité s’envolent, tellement que CBS a sécurisé au moins trois saisons supplémentaires. Nous n’en avons donc pas terminé avec les aventures de Sheldon, Leonard, Howard et Raj, les geeks les plus connus de la planète.

Penny (Kaley Cuoco) et Sheldon Cooper (Jim Parsons)

Penny (Kaley Cuoco) et Sheldon Cooper (Jim Parsons)

 Cela fait longtemps que la recette est un peu la même dans The Big Bang Theory, fiction de Chuck Lorre (Two and a Half Men) qui souffre du « syndrome Homer Simpson » depuis maintenant quelque temps. Presque toute la série repose sur le génial Sheldon Cooper (Jim Parsons). Génie autiste à la répartie cinglante, sorte de croisement entre Monk et Dr Doogie, il est souvent mis dans une situation qu’il aura du mal à gérer et provoque l’hilarité du public. Les autres personnages n’arrivent plus vraiment à exister, se retrouvant relégués au rang de faire-valoir, alors que leur potentiel comique est gigantesque. On pense notamment à Raj (Kunal Nayyar), formidable personnage maudit, qui ne peut parler aux femmes que lorsqu’il est saoul. Le systématisme de l’ensemble agace, même s’il est propre au genre, qui n’est pas reconnu pour l’originalité de ses histoires et de ses protagonistes.

Mais l’intelligence de Chuck Lorre est d’avoir doucement fait évoluer la formule, sans pour autant renier la direction qu’il a choisie pour la série. Il a d’abord introduit d’autres personnages féminins pour créer une nouvelle dynamique et différentes voies à approfondir. De ce fait, l’auteur et son équipe multiplient les dispositifs, alternant les binômes, les trios, les quatuors. Les possibilités s’avèrent nombreuses. Ces décisions scénaristiques démontrent l’indéniable savoir-faire de Lorre et indique que The Big Bang Theory n’est pas si fermé et autiste que sa figure principale.

Amy (Mayim Bialik), Sheldon (Jim Parsons), Raj (Kunal Nayyar), Penny (Kaley Cuoco) et Leonard (Johnny Galecki).

Amy (Mayim Bialik), Sheldon (Jim Parsons), Raj (Kunal Nayyar), Penny (Kaley Cuoco) et Leonard (Johnny Galecki).

Car sans vraiment qu’on s’en aperçoive, il a amené les protagonistes à sortir lentement de leur zone de confort. La septième saison est définitivement celle de la maturité. Parce qu’elle donne au public ce qu’elle demande –encore et toujours plus de Sheldon Cooper -mais sans pour autant mettre de côté les autres personnages. Au contraire, les scénaristes se servent de leur talent pour valoriser la star. On a désormais moins l’impression d’assister à un one man show de Jim Parsons, mais à un vrai travail d’équipe. Chuck Lorre n’abandonne pas ses gimmicks hilarants (le « Knock, Knock », le « Bazinga », l’insociabilité de Sheldon), mais dose beaucoup mieux leur utilisation. En résumé l’écriture se révèle plus inspirée. Raj, avec ses relations chaotiques et son homosexualité refoulée prend enfin la place qu’il mérite au sein du groupe. Comme si Lorre ne s’était aperçu seulement maintenant de l’énorme potentiel du personnage, tandis que Penny (Kaley Cuoco), Amy (Mayim Bialik) et Bernadette (Melissa Rauch) s’en donne à cœur joie, et apporte acidité et drôlerie.

Il demeurait toujours plaisant de suivre un épisode de The Big Bang Theory, même au moins bon de sa forme. Parce que Chuck Lorre est un maitre du genre et qu’il dispose d’une troupe d’acteurs remarquable. Mais la saison 7 marque une belle étape dans l’histoire de la série. Elle retrouve une fraicheur bienvenue et assez rare dans une sitcom classique dans sa septième année. Quand on voit le niveau des autres productions du genre, notamment 2 Broke Girls, Mike and Molly (également sous l’égide de Lorre) ou Friends With Better Lives, pour ne citer que des programmes CBS, on peut affirmer que The Big Bang Theory reste une des meilleures sitcoms multicaméra actuelles. Et c’est déjà beaucoup.

Jérémy Coifman.

Imprimer


Laissez un commentaire


*